jeudi 8 juin 2017

#132 - Une bribe de sous-marin

Parfois, il y a comme un sonar au bout du nez. La tête dans le plexiglas fend les eaux troubles. Mais l'alliage en titane est éraflé, et le propulseur tout gêné. 
On vit du dessous, à travers l'eau et la vitre, recouvert de cette épaisseur superflue. L'air a cette odeur de renfermé. Il faut alors se laisser traverser les jour, casque aux oreilles, les mains collées aux copies et au clavier. 
En sous-marin. 
Jusqu'à retrouver le mode d'emploi : il suffit alors de remonter, de se dé-corseter d'ouvrir grand les yeux et les poumons, et de laisser venir les milliards de micro-sensations qui fourmillent et rappellent à la terre ferme. 

Ce qui change avec le temps, c'est qu'il y a maintenant toujours la certitude de retrouver l'air, à un moment ou à autre, et la conscience qu'il ne sert à rien de s'épuiser les poings contre la paroi ou les yeux à chercher un chemin. On retrouvera la route à l'instinct. 
On reviendra, un peu plus vivant à chaque fois. 

Semaines en sous-marin, mais je suis en route, je reviens. 

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