lundi 3 octobre 2016

#115 - Une bribe (pas) trop tard

Il est beaucoup trop tard pour repartir. 

Il aurait fallu s'arracher aux mots et aux rires, quelques heures plus tôt. Il aurait fallu rester dormir sur le canapé. 
A ce moment là, les deux semblent impossibles. Un-juste. 
Il n'y a pas de choix, en réalité. Il faut repartir là, au milieu de la nuit. Il faut aller s'écheveler au bord des quais où passent ceux qui sortent et ceux qui rentrent. Glisser dans les artères, légère comme un globule, et battre complètement avec la ville qui oscille entre la vie et le sommeil. Elle, toute à son rêve, frissonne à peine du frôlement et du feulement des pneus qui démarrent vite au rouge (est-ce de n'en avoir bu qu'une goutte dans la soirée ?). 
Evi-danse. 
Cette étrange sensation d'être au coeur des choses sur le périphérique et de s'éclairer dans les tunnels. 
Il n'y avait pas d'autre choix, en réalité. Partir plus tôt, plus tard, rien ne pouvait me seoir. 
Rien que les lampées de la nuit, dans la ville aimée, entre les champs encore humides. Assez longtemps pour chanter, pour se taire, pour regarder les feux de travaux aveuglants baver leur orange tout autour et les veilleuses des villages endormis. 
En rentrant, il y a beaucoup de silence et de calme. 

A la bonne heure. 

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