vendredi 30 septembre 2016

#113 - Une bribe baroque


Ça va bientôt commencer. Mais ce n'est pas si grave, c'est numéroté.

Et F. a réservé des places tellement près qu'on entend le chef d'orchestre inspirer. On rajeunit la moyenne des cinq rangées autour. Au bas mot.

C'est beau vraiment. La musique, les voix. Tout ce qui a été arrangé pendant des années et qui se joue, juste là, comme si c'était évident.
C'est beau. Nous sommes venus pour cela mais ça attrape quand même, la beauté. Cela perle.
L'amusement, lui, pose ses mains derrière mon cou, et me surprend. Il y a le décorum, le ténor qui ressemble à un cartoon, la gestuelle du chef d'orchestre, et le livret dingue qu'on se montre en riant sous cape. L'automne, un chinois, l'hymen et les singes qu'on imagine en train de danser.

Quand la soprane se plante, on fronce un peu le visage, par empathie. La gêne perce derrière la dignité et la tenue. Et on sourit plus grand quand elle termine par des envolées qui font passer les oiseaux pour des pachydermes.

Je crois que c'est ce que j'aime dans le baroque, ce foisonnement, ces assortiments étranges qui côtoient l'harmonie, le côté guindé de la musique de Cour et la perfection des voix.

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