mercredi 20 avril 2016

#85 Une bribe de la difficulté qu'il y a à écrire les sensations

La vacance est étrangement pleine. Intensité qui coincide avec l'espace libéré. Le corps habité, dansant, les pas allant devant, en sautillant. Et l'épaule, et la nuque qui jouent aux déliés. Les hanches qui s'arabesquent. Sentir que rien n'est plus dilué, qu'au contraire, l'énergie s'enroule, pure, jusqu'aux creux des poignets. Désir d'écrire. 
Oui mais voilà, à force de micro-danser, de regarder et de marcher, rien ne sort plus au bout des doigts. Comme si l'émotion esthétique colorait si complètement la vie qu'il ne restait aucune place pour les mots. Ca frustre, parce qu'il faudrait pouvoir partager tout ce qui vrombit. "De la lumière à en déchirer la nuit" chante le Monsieur d'Eiffel dans le casque. Comment on dit ça, les sensations de la vie concentrée qui bat la campagne et qui renverse les vagues habiletés à parler ? 
Rien de spécial pourtant. Les jours sont ce qu'ils ont toujours été. Et pourtant, quelque chose irradie dans le quotidien incroyablement banal. Peut-être que c'est le retour de la clarté, le printemps tout simplement. Reste le désir, né de l'écart. Impossible d'écrire, et voilà que je tends les bras. Que je me contorsionne pour essayer de rejoindre une page un peu moins blanche. 

A défaut d'écrire, peindre, en écoutant du rock. Histoire que quelque chose à l'extérieur sache sur quelle longueur d'onde jouent les jours. 


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