mercredi 6 avril 2016

#69 - Une bribe d'autoroute

Changer d'itinéraire pour rentrer à la maison. 
L'autoroute, ça va plus vite, c'est vrai. Mais ce n'est pas le critère décisif ce jour là. Pourtant il y a le tas de travail qui attend et qui braille son cri de sirène stridente, celui qui donne envie de se balancer par dessus bord. On l'entendrait partout, même à une centaine de kilomètres. 

Ce qui décide, aujourd'hui, c'est de savoir qu'il y a cet endroit où le goudron plonge dans la roche et nous donne l'espace d'un instant l'impression que c'est simple, que ça va tout droit, qu'il y a une route tracée. Qu'on va d'un point A à un point B. 
C'est de savoir qu'il y a cet autre endroit où le goudron semble s'envoler, et qu'on regarde les forêts, les villages d'en haut, comme sur un rail aérien. Comme si on se jetait dans l'air. 

Pink Floyd, le live Pulse qui a bercé une partie du lycée. Aucune nostalgie, même quand les notes familières reviennent. "The grass was greener, the light was brighter..."

Même dans ce temps de novembre, barbouillé de marron et de vert qui bave de boue, même si le goudron plonge dans le brouillard ou le crachin plus que dans les airs, il y a quand même la sensation que l'herbe est verte, que la lumière est franche. 

Il suffit alors de deux panneaux A4 différents pour instiller un doute. Au dernier moment, décider de ne pas tourner en pensant à la ruelle, pas si loin. Allons-y, alors, surprendre le dimanche après-midi, parler des concerts de l'été, s'affaler sur le canapé. En repartant, il fera plus clair, on sera plus fort. 

Parfois, ne pas tourner, c'est quand-même bifurquer. C'est surprendre ce que l'on attendait. 


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