mercredi 6 avril 2016

#68 - Une bribe du Bosquet

L'interphone a à peine le temps de sonner que le buz de l'ouverture résonne. 
La porte de l'appartement un peu vieillot est déjà ouverte, et juste derrière, il y a son sourire. 

Derrière la porte qui se referme, c'est un espace qui s'ouvre. Un de ces espaces qu'on ne requiert pas assez souvent sans doute, mais qui sont nécessaires. S'accorder ce temps là, se voir, parler des jours de maintenant, d'hier. L'écouter raconter des souvenirs déjà connus, et d'autres inédits. On parle un peu de ce qui se transmet, et comment, et si ça compte. Essayer de sentir un peu mieux cet héritage invisible. Saisir parfois un reflet, dans la malice ou la colère, dans une amertume ou une indépendance. Sourire, beaucoup, refaire le monde même si on ne l'imagine pas tout à fait pareil. (Ne plus hésiter à dire le désaccord, sans s'énerver pour autant, ici aussi).Mais c'est pas l'important. 

Et puis il y a ce regard qu'elle a parfois, en disant "C'est ma petite fille" ou en tendant des provisions pour le soir. J'espère avoir hérité de ce regard là. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire