mardi 5 avril 2016

#67 - Une bribe de pendules (dés)accordées

Plouf. 
Une épaule qui tombe. Une goutte qui roule. 
Shirley demande "ça va ?" et voilà que Meryl se flaque soudain au milieu de ses collègues. Et ça l'énerve, ça l'électrise, à tel point que la main de Shirley ose à peine se poser sur son épaule. Elle n'en peut plus de compter tout ce qu'il reste à faire tout en comptant le temps et de ne pas réussir à mettre ces deux pendules à l'heure. Elle pense au départ, plus tard et se demande comment tout va rentrer dans la valise trop étroite de l'après-midi. Elle pense déjà à la semaine qui suivra et aux obligations qui s'empilent. 

Tout finit par couler à flot sur le carrelage vieillot. 
Mais soudain, les mots autour reviennent à son oreille. La sensation de ridicule et d'énervement finit par se dissoudre.
 Mary lui raconte ses premières années de boulot. Denise la réconforte. Il suffit de s'arrêter là et de remettre à demain, quand il fera moins embrouillé. Dave, interlocuteur privilégié en débats divers, lui sourit. Il pensera à lui envoyer un message au milieu du dimanche. Carrie lui raconte ce que le projet qu'elle a initié à donné de beauté et d'émotion, en disant "C'est grâce à toi.". Shirley et Bonnie lui montrent que ce n'est rien. Elles finissent par la convaincre. "Range tes affaires, on va boire un verre".


Meryl a peu a peu cessé de compter les heures qui manquent. Elle compte les gestes de douceur et les mots sucrés. Sans excès, mais empreints de sincérité.
Et les pendules se remettent à l'heure. 



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