mardi 25 juin 2013

D'essence #3 - Dorsales

Quand les plaques
s'entrechoquent
au sous-sol

Quand les continents de la chair
dérivent
se fracassent

Et que tout est pressé

De la langue
aux nageoires

et que naissent les crêtes
sous la pulpe des doigts

Il faut bien des vertèbres
pour tenir
dressés

Dans l'instant qui surgit
Vertical et sincère



jeudi 20 juin 2013

D'essence #2 - La piôse

Il y a des nuages si bas
Qu'ils font comme un mobile
Accroché à un fil
Pour arriver plus tard.

L'odeur du lit
De fin d'après-midi
Froissé de la sieste

Le calme
Des tissus doux
Et vaporeux

Collés contre l'empreinte
Qui invite au silence
Intimé par l'ange ;
Mettre le secret
A l'index


Tout tourne au dessus
Des enfants de berceau
Et tout concorde

Les nuages sont si bas
Que je pourrais monter
Contre une échelle de bois

Mettre des pinces à linge

Laisser sécher au soleil
La pluie qui refuge
Dans les tissus

Mais il y aurait le risque
De les voir se flétrir
Accrochés par la peau du cou
De les voir lutter
Contre le vent allié

Et fondre
Triste
Sans s'être penché
Pour le baiser.

lundi 17 juin 2013

D'essence #1 - Miel

Du miel dans le cou
du citron dans le goût
de vouloir
se déboutonner

Y poser
une lèvre ouverte

A cicatriser





dimanche 16 juin 2013

Sur la voie du bleu #2 - L'escrime

Il ne peut pas n'y avoir aucun rapport entre l'attente de la nuit pour que le poème vienne enfin, et le bleu qui repose contre la lumière, en face, dans la rue sans un bruit. N'y avoir aucun rapport entre cette couleur qui entoure le dehors et ce qui se dévoile, dans la fatigue du dedans. 
Ce soir, la bataille avec les mots à plume d'épée, à la pointe des lèvres, pour dire l'ineffable. L'interdit qui sourit dans mes poumons, sous les ronces. Me liras-tu, me lira-t-on ? 
Et ce coeur qui palpite sous les textes nouveaux comme sous les textos ? N'est-ce qu'un forfait de petit contrebandier ? 

mardi 11 juin 2013

Peau neuve

Si la peau est rappée
Comme après une chute
Des routes sans petites roues
Pour se tenir debout

Et si tout est à nu
Sanglant et sanglotant
Heurté par le jour
Qui brûle les yeux clairs
D'avoir plu au printemps

Si la chair est ouverte
Au regard des passants
Même celle des lèvres
Et des genoux gisants

Si je veux promener
Les villes en robe de nuit
Déchirée de reflets
Cousue de lampadaires
Et trainer sur les ponts
Juste au bord du vertige

Si je veux embrasser
De toute la sève glissant
Au long de ce triangle
Qui se bat dans mon cou
Comme il y a des lustres
Que je n'ai pas voulu

Est-ce l'adolescence 
Qui jouera les phoenix
Ou bien le chant des signes
Qui, gravé sous mes cuirs
Se découpa enfin
Pour laisser le champ nu
A ce qui pousse,
Peau neuve ?